V
ictoire a 62 ans. Enfant, elle était asthmatique. Elle a fumé
ses premières cigarettes très jeune, au collège, et en est
devenue dépendante. Avec le temps, ses poumons et ses
bronches, déjà fragiles du fait de l’asthme, se sont détériorés
sous l’ef fet de la fumée du tabac. Petit à petit, son souf f le s’est
évaporé, et sa vie a rétréci, limitée par un essouf f lement de plus
en plus intense et obsédant. Au point de refuser d’assister au
spectacle de danse de sa petite-f ille. Mais grâce à une prise en
charge ef f icace par son médecin traitant et son pneumologue,
Victoire a pu arrêter la spirale de sa maladie, et reprendre un
peu sa respiration avec l’arrêt du tabac, les traitements inhalés,
et la réadaptation respiratoire. Malgré cela, le manque de souf f le,
persistant en dépit du traitement, continuait d’être un poids pour
elle. Une fatalité ? Non ! L’essouf f lement, ce sont les poumons,
mais aussi le cerveau. Et en ajoutant au traitement respiratoire une
prise en charge globale, intégrative, ciblée à la fois «poumons»,
«cerveau», et «personne », Victoire a pu aller beaucoup mieux.
THOMAS SIMILOWSKI
Professeur de pneumologie à la faculté de Santé Sorbonne Université,
coordonateur médical du département R3S (« Respiration, réanimation,
réhabilitation respiratoire, sommeil ») à l’hôpital de Pitié-Salpêtrière (AP-
HP) et directeur de l’unité mixte de recherche UMRS 1158 INSERM-Sorbonne
Université « Neurophysiologie Respiratoire Expérimentale et Clinique ».
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