Dans ce contexte, il faut procéder à des «mesures
du souf f le» («spirométrie», ou «explorations fonc-
tionnelles respiratoires», ou «EFR», en langage
médical). Lors de ces mesures, le patient respire
dans des appareils, et on lui demande de gonf ler
ses poumons à fond, puis de souf f ler le plus fort
et le plus longtemps possible. On va mesurer la
quantité d’air total déplacée entre l’inspiration
maximale et l’expiration maximale, qui s’appelle
la «capacité vitale», ou «CV». Puis on va mesu-
rer la quantité d’air expulsée des poumons pen-
dant la première seconde de l’expiration forcée, le
«volume expiré maximal à la première seconde»,
connu sous le nom de «VEMS». Dans la BPCO, les
deux volumes, CV et VEMS, sont diminués, mais
le VEMS l’est beaucoup plus que la CV. C’est cela
qui déf init l’obstruction bronchique, le «O» de
«BPCO». On répète cette manœuvre après avoir
fait respirer au patient un médicament qui di-
late les bronches, et là, contrairement au cas de
l’asthme, il n’y a pas de dif férence. L’obstruction
bronchique n’est pas «réversible». Les mesures
du souf f le montrent aussi, au cours de la BPCO,
que les poumons sont «distendus», parce qu’ils
n’arrivent pas à se dégonf ler normalement du fait
des lésions des bronches et du poumon.
◗ Le traitement–1– : le premier volet du traite-
ment de la BPCO est l’arrêt du tabac. C’est une
mesure ef f icace sur les symptômes, les exacer-
bations, le rythme auquel se dégrade la fonction
respiratoire. Il n’est jamais trop tard pour arrêter
de fumer. Le second volet vise à réduire les symp-
tômes et la fréquence des exacerbations par un
traitement médicamenteux. Le troisième volet
du traitement de la BPCO vise à améliorer la tolé-
rance à l’exercice et la qualité de vie, au travers de
la réadaptation respiratoire (page 58). Il est aussi
important de bien maintenir à jour les vaccina-
tions contre la grippe contre la COVID et contre
le pneumocoque une bactérie responsable de
nombreuses surinfections des bronches Enf in
quand la BPCO est très évoluée au stade de lin
suf f isance respiratoire chronique il est néces
saire daider lappareil respiratoire en fournissant
de loxygène supplémentaire ou à laide de ma
chines de ventilation page59
◗ Le traitement2 du fait de la nature des lé
sions de la BPCO et contrairement au cas de
lasthme le traitement ne peut pas avoir pour
objectif un retour à une fonction respiratoire Par
contre, on peut optimiser la fonction respiratoire
restante, pour réduire les symptômes et limiter
la portée de la maladie sur l’organisme. Lorsque
l’essouf f lement persiste malgré un traitement
parfaitement conduit («dyspnée persistante»,
page 66), il faut ajouter au traitement «respira-
toire» des mesures centrées sur le souf f le (notion
de «médecine intégrative», c’est tout l’objet de
«Victoire ou le deuxième souf f le»).
◗ Pour f inir, combien de personnes sont concer-
nées par la BPCO ? Contrairement à l’asthme, la
BPCO est une maladie de l’adulte uniquement.
On estime le nombre de personnes concernées en
France à 3,5 millions, en sachant que le diagnos-
tic n’est pas formellement porté chez au moins un
tiers d’entre elles. Avec près de 200 000 «inva-
lides respiratoires» relevant d’un traitement à do-
micile par oxygène ou assistance ventilatoire. Et
100 000 hospitalisations par an. Et 15 000 morts
par an. Et un coût astronomique de l’ordre de 4
milliards d’euros par an en frais directs de prise en
charge, auxquels s’ajoutent les coûts indirects liés
par exemple à la baisse de productivité sociale et
économique des patients encore en activité. Ceci
dans un tableau global catastrophique : la BPCO
est la troisième cause de mortalité mondiale, avec
3 à 4 millions de décès annuels, et des cohortes
innombrables de handicapés du souf f le.
2
Décryptage : Victoire et la BPCO
◗«Victoire ou le deuxième souf f le» est, bien sûr,
centré sur la BPCO, et plus spécif iquement sur
l’essouf f lement qui en résulte. Mais l’essouf f le-
ment n’est pas le seul symptôme qui perturbe la
vie quotidienne des patients souf frant de BPCO
et altère leur qualité de vie. Ainsi, tout au long
de la bande dessinée, on voit Victoire gênée par
sa toux à tout moment de sa vie profession
nelle et personnelle pages 6 10 12 15 19 20
29 Page16 et page23 on voit que les symp
tômes dont se plaint Victoire et les constatations
de lexamen du médecin chez une fumeuse de
longue date conduisent à suspecter demblée
la BPCO et à réaliser la mesure du souf f le ou
spirométrie qui va permettre de conf irmer le dia
gnostic en montrant lobstruction bronchique
Mr Cerveau il a dit quoi Mr Poumon que
je suis tout obstrué Page24 un élément clef
certes le traitement de la BPCO ne peut pas res
taurer une fonction respiratoire normale ce qui
55